Bonjour Docteur SEGOND !

Bonjour !

 

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis Dr Félix SEGOND, j’ai 35 ans et je suis médecin généraliste de formation. J’ai effectué mes études à Reims et mon internat à Paris, puis j’ai fait un assistant dans un service de pédiatrie.

Au bout de quelques années, j’ai décidé de déménager en Alsace car ma femme est alsacienne et je me suis installé dans un cabinet de groupe (où on est 4 médecins généralistes) à Turckheim, près de Colmar.

Comment décririez-vous la régulation en PDSA ?

J’ai commencé mon activité de régulation en décembre 2022.

La régulation c’est une activité complémentaire avec le travail de médecin généraliste qui apporte une grande satisfaction et qui permet de décharger les médecins urgentistes.

Comme toute séance de régulation, nous devons parfois assurer des séances plus intenses que d’autres.

Le tempérament du régulateur joue beaucoup dans cette activité qui exige de savoir faire preuve d’adaptation selon les situations. Lorsqu’il y a une longue file d’attente dans les appels, il faut savoir être concis et efficace, tout en faisant le travail contentieusement.

Au cabinet, en dehors des urgences, lorsqu’on reçoit en consultation des patients chroniques, nous travaillons sur créneaux de 20 mn, donc on peut se permettre de passer plus de temps aux conseiller et aux guider.

Les patients qui appellent le 15 sont censés avoir des urgences donc la demande doit être traitée rapidement.

Dans le contexte du SAMU, nous réorientons le patient, lorsque cela est possible, vers son médecin traitant, qui lui sera le meilleur interlocuteur pour le patient déjà connu.

Qu’est ce que cette activité vous apporte au quotidien ?

  • Une diversification d’exercice : cette activité me permet de pratiquer la médecine différemment qu’au cabinet.
  • L’association Régulib est basée sur une bonne entente, l’entraide et un bon esprit d’équipe. Quand il y a une difficulté sur une garde par exemple on sait qu’une solution est trouvée assez rapidement. Dans cette activité de régulation la bienveillance est le mot clé, que ce soit sur un problème technique ou sur un patient on peut toujours compter sur nos collègues.
  • Le travail en déporté (depuis mon domicile) me permet de couper du cabinet, ayant 3 enfants en bas âge le fait de travailler depuis chez moi me permet d’avoir un bon équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Le simple fait de pouvoir dîner en famille ou coucher mes enfants avant de démarrer la régulation est un vrai plus par rapport à mon activité libérale qui ne le permet pas.

Comment arrivez-vous à concilier votre activité au cabinet avec la régulation ? 

En général, j’essaie de limiter à 10h-15h (1 séance la semaine, 1 week-end).

En dehors du mercredi où je ne suis pas en cabinet, j’essaie de positionner les séances de la semaine le mardi, pour pouvoir ensuite jongler avec le planning du lendemain.

Malgré le fait que cette activité me passionne, je dois faire attention à la charge de travail car le lendemain de régulation je dois enchaîner sur des consultations toute la journée au cabinet.

 

Avez-vous rencontré des difficultés dans l’exercice de cette activité ? Comment vous y avez fait face ?

Au début de la régulation, il y avait un dossier d’une patiente qui appelle qui sortait des urgences avec un diagnostic (dans ma parole, mais sans le vouloir j’ai émis un jugement sur le travail de mes collègues en lui conseillant d’ aller voir un autre médecin pour un obtenir un autre avis.

C’était une patiente qui avait une morsure au niveau de la main, elle est sortie des urgences sans antibiotiques, et à ce moment-là je lui ai conseillé d’aller dans les services spécialisés de la main, SOS main à Mulhouse.

S’en est suivie une plainte contre les services d’urgences.

Il faut vraiment faire attention aux termes, surtout quand on a une seule version des faits.

 

Qu’attendez-vous de l’ADOPS 68 dans les mois à venir ?

L’ADOPS est que dans ses débuts, elle se devra de faire le pont entre l’ARS et la médecine libérale (régulation PDSA, effection MMG) pour que ça permette d’avoir une uniformité dans tout le territoire ; ça rend le travail de la régulation plus facile.

La fusion des territoires pour que les choses soient plus faciles, mais à mon sens cela apporte de nouvelles contraintes.

L’ADOPS devrait permettre un mode de fonctionnement similaire pour chaque MMG (même logiciel, même environnement, stocks dans le matériel médical, dans les pratiques des effecteurs…).

La PDSA à des multiples facettes, comment vous vous impliquez dans ces différentes missions ?

J’occupe tous les postes de la PDSA, en tant qu’effecteur fixe (60aine sur Colmar) – environ 1 garde tous les mois et demi. Planning donné en montant.

Cette activité est très bien rémunérée : à titre informatif, 2 soirs de PDSA (8h) représentent l’équivalent à une semaine de travail en libéral.

En sachant que le bassin colmarien assez complet au niveau l’offre en médecine générale, cette activité permet non seulement de diversifier ses sources de revenus, mais d’allier de manière équilibrée sa vie professionnelle et personnelle.

Pour mon cas, ayant des enfants en bas âge, je préfère en profiter maintenant et éventuellement augmenter le volume horaire plus tard, lorsque mes enfants seront grandis.

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